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LICENCIÉE POUR AVOIR BALANCÉ SON BOSS – ACTE IV

J’ai fait le rêve que je travaillais dans une entreprise bienveillante où le fait d’être une femme, racisée de surcroît, ne serait pas une entrave à ma carrière. J’ai rêvé que je bossais dans une société où le mot féministe n’était pas une insulte, où les micro-agressions sexistes, racistes, homophobes, grossophobes, etc. ne faisaient pas […]

J’ai fait le rêve que je travaillais dans une entreprise bienveillante où le fait d’être une femme, racisée de surcroît, ne serait pas une entrave à ma carrière. J’ai rêvé que je bossais dans une société où le mot féministe n’était pas une insulte, où les micro-agressions sexistes, racistes, homophobes, grossophobes, etc. ne faisaient pas partie de mon quotidien. Puis je me suis réveillée, j’étais en 2019 et il fallait que mon rêve soit ma réalité, notre réalité. J’ai commencé à raconter mon histoire autour de moi, et j’ai pris conscience de la violence de celle-ci. Plus je racontais mon histoire, et plus des histoires comme la mienne m’entouraient. Les femmes concernées travaillaient dans des milieux variés et des secteurs d’activités différents.

Alors je suis passée par plein d’émotions différentes. La colère. La détresse. La rage. La tristesse. L’optimisme. La fatigue. Que faire de toutes ces émotions ? De toute cette énergie, il fallait que je fasse quelque chose, je ne voulais plus être passive. Je ne pouvais plus être passive. Je ne pouvais plus subir ma situation. Je n’étais pas une victime. J’avais besoin d’être dans l’action. De reprendre le pouvoir. Mon licenciement devait ne pas servir à rien. Mais comment agir efficacement face à cette montagne devant nous ? En déplaçant un caillou à la fois. En unissant nos forces pour avoir plus d’impact. Et surtout en racontant nos histoires.

Alors, seriez-vous partant·e·s pour relever un petit challenge et continuer à renverser l’ordre établi ? Et si, dans la continuité de #metoo, #noustoutes, nous libérions la parole dans la sphère professionnelle avec #BalancetonBoss ?

Et si, pour commencer, nous nous servions par exemple de la plateforme Glassdoor pour évaluer, de manière anonyme, nos environnements de travail en y reportant les comportements et agressions sexistes, racistes, homophobes, grossophobes, etc. que nous avons pu observer ou dont nous avons pu être victimes ?

La question est d’abord pour QUI ? Pour protéger nos sœurs, nos copines, nos femmes, nos mères, nos filles qui subissent ou qui subiront ces violences quotidiennes.

L’objectif de cette démarche est de transformer les entreprises en espaces safes et bienveillants en dénonçant ces pratiques. En rappelant qu’un cadre légal existe, et en n’acceptant plus ces comportements, en les sanctionnant systématiquement, en inversant le camp de la peur et de la honte, j’ai le rêve que nous créerons, tou.te.s ensemble, un monde meilleur.

Aujourd’hui, l’entreprise et le monde du travail sont des lieux d’exercice du pouvoir où les structures de domination patriarcales s’exercent au quotidien sur des millions de femmes (et d’hommes). Nous n’avons pas attendu la Ligue du LOL pour découvrir les boys’s club. Nous n’avons pas attendu les affaires Beaupin, Tron, etc. (marche avec beaucoup trop de noms d’hommes cis hétéro) pour expérimenter les violences sexuelles et sexistes en entreprise.
Dans votre entourage, combien de femmes, et d’hommes, vous ont raconté des blagues, des micro-agressions sexistes, racistes, homophobes, grossophobes, etc. ? Combien de cas de harcèlements sexuel ou moral subis au quotidien ? Combien d’agressions sexuelles ? Combien de viols ?

Il est très difficile de dénoncer ces comportements dans la sphère professionnelle sans prendre le risque de conséquences sur sa carrière. Il est d’ailleurs souvent difficile d’en parler à son entourage. J’en ai moi-même parler qu’une fois qu’il était trop tard. Et pourtant, c’est le sujet de vos soirées Meufs, de vos dîners, de vos insomnies, de vos crises d’angoisse.

Combien de dépressions, de démissions, de burnout, de licenciements allons-nous accepter ?

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