MARTINIQUE : ARRIVÉE SOUS TENSIONS DE LA TRANSAT, LA FÊTE ATTENDRA
Les premiers concurrents sont arrivés. Comme annoncé, Franck Cammas et Charles Caudrelier, ont déboulé en tête des « Ultime », devancé cependant mardi matin par Sébastien Rogues et Matthieu Souben en « Ocean fifty ». Dans le climat de conflit social et violences urbaines en Martinique, la fête n’a pas eu l’éclat mérité.
Les organisateurs font contre mauvaise fortune bon cœur. « La fête ne sera pas gâchée, assure la directrice générale de la Transat Jacques Vabre, Caroline Caron. Elle sera différente, mais ce sera une joie d’accueillir les marins. » Comme pour mieux se convaincre, elle ajoute : « cela n’enlèvera rien à l’exploit des skippers. »
Elle a mille fois raison sur ce dernier point. Mais, pour l’atterrissage des voiliers de course, c’est autre chose. Les évènements en cours en Martinique le rendent bien moins festif qu’il n’aurait dû. Le retour des violences urbaines, dans le contexte des mesures imposées par la crise sanitaire, a remis le couvre-feu à l’ordre du jour. Et empêché les festivités de se dérouler. La réception des arrivants s’est fait de façon plus intime.
Au premier jour de la « grève générale », qui, à défaut de fermer les entreprises et les services, bloque la circulation, des manifestants ont choisi de venir se défouler au village d’arrivée de la Transat, sur le front de mer. Ils n’étaient pas très nombreux et les dégâts sont restés limités. Surtout des banderoles et des drapeaux déchirés.
Mais il a fallu prendre des précautions, en particulier pour mettre les coûteuses et fragiles bêtes de course à l’abri d’éventuelles dégradations. Les bateaux arrivés ne restent donc pas amarrés au village de la Transat. Ils vont se mettre à quai dans un port plus éloigné et sous surveillance. Ce que les marins perdent en moments de joie, leurs bateaux le gagnent en sécurité.
La course continue
Les 7 Ocean Fifty sont tous arrivés. Les trois premiers n’étaient séparés que de quelques heures. Le « Primonial » de Rogues et Souben n’a devancé que de 2h28 le « Koesio » de Le Roux et Macaire, qui n’a lui-même conservé que 1h20 d’avance sur le « Leyton » de Goodchild et Chappellier.
Chez les Ultime, « Edmond de Rothschild », mené par Cammas et Caudrelier, avait pris le large. Mais leurs poursuivants ont régaté jusqu’au bout entre eux. Pour finir, le « Banque Populaire XI » d’Armel Le Cléac’h et Kevin Escoffier a dû laisser la 2ème place, pour 53 petites minutes, à « SVR-Lazartigue » barré par Françios Gabvart et Tom Laperche.
« Actual Ultim 3 », piloté par Yves Le Blevec et Anthony Le Marchand, doit arriver ce jeudi. Quant au « Sodebo Ultim 3 » des deux Thomas, Coville et Rouxel, il a été retardé par un OFNI (objet flottant non identifié) et a dû s’arrêter pour réparer. Il devrait atteindre Fort-de-France une dizaine d’heures plus tard.
Du côté des monocoques
Chez les Imoca, la catégorie vedette des monocoques, Ruyant et Lagravière viennent d’arriver sur « Linkedout », au moment où ces lignes sont écrites. Le suivant devrait être « Apivia », conduit par Dalin et Meilhat, qui possèdent environ 7 ou 8 heures d’avance sur « Charal » de Beyou et Pratt. Le reste de la flotte est plus attardé.
Pour les Class 40, 3 fois plus petits que les Ultime et 9 fois plus nombreux au départ, rien n’est définitivement joué entre les 7 ou 8 premiers, car il leur reste encore 1 000 milles à parcourir.
Crédit photos: Vincent Olivaud- Mini Transat Eurochef 2021.
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