MARTINIQUE : POMPIERS ET SOIGNANTS UNIS CONTRE L’OBLIGATION VACCINALE
Encadrés par les syndicats CGT et FO, les personnels de la clinique Saint-Paul manifestaient, mercredi 15 septembre, devant l’établissement. Ils ont été soutenus par les pompiers. Ils se sont aussi rendus à la CTM.
S’il s’agissait de défier les autorités, c’était sans risque. Certes, il avait été dit dans la loi du 5 août que l’obligation vaccinale, du moins pour la 1ère injection, s’appliquerait à partir du 15 septembre. Mais, dès le 26 août, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait dit qu’elle ne s’appliquerait pas dans l’Outre-mer, du moins pas à cette date.
Depuis, les syndicats continuent de se mobiliser sur ce thème, peut-être dans l’espoir de faire capituler le gouvernement sur cette mesure, du moins dans le but de surfer sur un succès indéniable, mais réversible. Les syndicalistes étaient en terrain conquis à la clinique Saint-Paul, où la grande majorité du personnel ne s’est pas bousculée pour aller se faire vacciner.
Ils prétendent protester contre les pressions exercées sur certains employés. Mais le report du délai, au moins jusqu’au 15 novembre pour l’instant, est tout le contraire d’une pression. Ils donnent ainsi le sentiment que la vraie raison de cette lutte n’est pas ou plus la défense de leurs intérêts, mais de faire obstacle à la vaccination anti-covid.
Une trentaine de manifestant s’est rendue au siège de la CTM (Collectivité territoriale de Martinique), qui plaide pourtant pour une « adaptation » de la mesure ici. Symboliquement, les pompiers ont déposé devant les grilles leurs blousons et chemisettes d’uniforme, pour bien montrer qu’ils refuseraient jusqu’au bout l’obligation vaccinale.
Une situation sanitaire incertaine
D’après les dernières informations diffusées par la préfecture, le taux d’incidence en Martinique s’élève encore à 286 nouveaux cas pour 100 000 habitants. Celui de positivité, calculé par rapport au nombre de tests effectués, est redescendu à 7,8 %. Le « freinage » est indéniable, mais lent. Le nombre d’hospitalisations reste très élevé avec 304 patients. Celui des malades en réanimation ou soins intensifs augmente encore, à 107.
On ne sait pas, d’ailleurs, ce qu’ont pu penser ceux qui étaient en traitement à la clinique Saint-Paul de la manifestation organisée devant celle-ci.
Pour finir, le nombre des morts de l’épidémie continue d’augmenter. Les 2/3 ont été comptabilisés depuis juillet et le raz-de-marée de la 4ème vague du covid poussée par le variant Delta. La plupart d’entre eux n’étaient pas vaccinés. Les quelques-uns qui l’étaient souffraient de graves comorbidités, obésité, diabète, etc. ou bien suivaient, en raison d’une longue maladie, un traitement immunodépresseur.
De ce point de vue, l’exemple donné par les soignants récalcitrants n’est sûrement pas sans effets. Le premier, c’est que moins de 30 % des Martiniquais de plus de 18 ans avaient, au 12 septembre, reçu un vaccin complet.
Crédit photos: FREEPIK2- Shutterstock.
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