MARTINIQUE : UN « COMITÉ CITOYEN DE TRANSPARENCE » POUR CONTRER LA MÉFIANCE

Cette méfiance est l’un des principaux obstacles auquel les autorités de santé sont confrontées. Le faible taux de vaccination a sans doute permis à l’épidémie de rebondir plus vigoureusement qu’ailleurs. Il est essentiel d’arriver à surmonter ce rejet, qui peut aussi s’exprimer avec violence, dans des manifestations de rue qui dégénèrent.  

Le préfet a donc annoncé la mise en place de ce comité, au sein duquel figurent des personnalités de différents âges et milieux qui doivent inspirer confiance. On y trouve le Dr Claude Lise, partisan de l’autonomie, ancien sénateur et ancien président de l’Assemblée de la Martinique. Ou encore l’écrivain André Lucrèce, poète et sociologue, proche d’Aimé Césaire. Et aussi Céline Rose, commerçante et présidente de la CPME (confédération des petites et moyennes entreprises) de Martinique. Ainsi que deux animateurs ou influenceurs bien connus des internautes du territoire, Hailey Hln et « Ludo », pseudo de Ludovic Romain. Et pour finir, Me Danielle Marcelline, ancien bâtonnier du barreau de Fort-de-France, et Marcus Chevio, un salarié…

D’après le préfet, le rôle du comité sera d’aller « en toute simplicité et en toute discrétion voir ce qui se passe » et de pouvoir « en rendre compte ». La première qualité de ses membres, c’est de n’être « ni médecins ni fonctionnaires », a-t-il souligné, mais de venir de la « société civile ».

Il a surtout « garanti sa liberté de travail et de parole ». Il aura, a-t-il affirmé, « accès à toutes les données de la santé dans le territoire et pourra interroger tous les décideurs. » Il n’en faut pas moins pour un « comité » qui est mis en place par l’autorité administrative.        

Autres initiatives 

D’autres personnes, qui ont sans doute le défaut d’être des médecins, n’ont pas attendu pour essayer, à leur niveau d’entreprendre cette tâche.

C’est le cas des professionnels de santé réunis autour de l’appel à la vaccination de Serge Romana, professeur de génétique et chef de service à Necker mais aussi grand défenseur de l’identité antillaise. Ils étaient 35 au départ, ils sont 500 aujourd’hui, mobilisés « indépendamment des autorités politique » insiste-t-il, afin de « faire de l’explication à tous les niveaux ».

Ils montent des réunions et des séminaires en ligne, avec tout le monde, des médecins, des hospitaliers, mais, il le souhaite, aussi « avec le club de football, les jeunes, les élus ».

Aucune bonne volonté ne sera de trop pour arriver à surmonter les peurs et les préjugés entretenus par la rumeur.     

Crédit photos: EDSON DE SOUZA NASCIMENTO- Shutterstock.