MISSION DE RÉGULARISATION DES RESSORTISSANTS DOMINICAINS EN GUYANE
Une délégation de fonctionnaires dominicains passe une semaine en Guyane afin de régulariser la situation de leurs compatriotes dépourvus de papiers. Cette démarche inhabituelle est organisée à l’initiative de l’Association franco-dominicaine de Guyane.
C’est dans les locaux de l’association, à Cayenne, avec l’assentiment des autorités françaises, que les agents de la République Dominicaine reçoivent les demandeurs.
Cette initiative, peu fréquente mais pas inédite, est due à l’absence de consulat du pays en Guyane. Il y aurait pourtant 20 000 Dominicains dans le territoire, d’après l’Association franco-dominicaine de Guyane (AFDG), dont un pourcentage non négligeable, mais forcément imprécis, de personnes en situation irrégulière. Afin de les aider, il y a déjà eu deux opérations de ce genre, l’une en 2011 et l’autre en 2016. D’autres ont aussi été organisées en Guadeloupe et en Martinique.
Celle-ci est donc la 3ème par ici, mais sans doute pas la dernière. La présidente de l’AFDG, Inès Moronta, interviewée par Guyane la 1ère, estime qu’il y a encore beaucoup de demandeurs, en particulier ceux dont les papiers sont périmés et qui se retrouvent involontairement en situation administrative précaire.
Une jeune étudiante explique ainsi qu’arrivée en Guyane à 12 ans, elle s’est retrouvée avec un passeport périmé au moment d’entreprendre des études supérieures qui devaient la conduire métropole. Elle est venue rencontrer les officiels dominicains pour sortir de cette impasse.
Un afflux débordant
Le sésame pour elle et ses compatriotes, c’est la « cedula », la carte d’identité. Elle est en effet nécessaire pour obtenir ou renouveler son passeport. Certains sont venus du Surinam pour l’obtenir. Une habitante de Saint-Laurent du Maroni, qui la réclamait depuis dix ans, est repartie toute heureuse de l’avoir enfin en main. Des personnes ont passé plusieurs jours à Cayenne, en venant chaque matin pour être reçues.
Il faut dire que l’afflux des demandeurs a vite débordé la petite organisation. « Quand on a organisé la venue de la mission, il y avait 150 inscrits, raconte Inès Moronta puis, avec le bouche à oreille, 300, 600 et pour finir 800. » Pour endiguer le flot des candidats, des tickets ont été distribués. Mais pas plus de 35 par jour, car chaque cas nécessite entre ½ heure et ¾ d’heure pour être examiné, vérifié et résolu.
Avec un brin d’optimisme, la présidente de l’AFDG espère que 500 personnes auront pu être reçues d’ici dimanche. De toute façon, il faudra rapidement une nouvelle mission de régularisation.
Crédit photos: Sezer Ozger – GettyImages.
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