OISE : YVES ROME A-T-IL COMMIS UNE PRISE ILLÉGALE D’INTÉRÊTS ?
L’ancien président du conseil général socialiste comparaissait, hier, devant le tribunal correctionnel de Beauvais dans un dossier datant de 2015 où il lui est reproché d’avoir fait l’acquisition de son ancien véhicule de fonction à un prix bien en deçà de sa valeur supposée. Les magistrats doivent déterminer si cette opération était bien légale.
C’est un prévenu pas comme les autres qui était entendu, hier, au tribunal correctionnel de Beauvais.
L’ancien président du conseil général de l’Oise, devenu depuis conseil départemental, Yves Rome, était jugé pour « prise illégale d’intérêts par un élu public dans une affaire dont il assure l’administration ou la surveillance commis du 1er janvier 2015 au 30 mars 2015 ». Le parquet lui reproche d’avoir racheté, une voiture du parc de la collectivité territoriale – une Peugeot 508 hybride – avec moins de 8.000 kilomètres au compteur pour 16.000 euros, alors que selon l’Argus, elle en valait près de 25.000 euros.
Dans les faits, c’est un garage qui a fait l’acquisition du véhicule au prix de 15.920 euros, puis l’a revendu deux jours plus tard à l’ancien député et sénateur socialiste, alors que celui-ci quittait la présidence de l’assemblée départementale de l’Oise, battu aux élections.
« Je suis tombé des nues quand j’ai eu connaissance de ce rapport, assure à l’audience l’ex président. J’ai proposé de verser une somme de quelques milliers d’euros en rattrapage mais mon ancien directeur général des services m’a répondu que je n’avais pas à le faire. Pour lui, le véhicule a été acquis au prix de la valeur nette comptable. J’ai suivi son avis », a notamment déclaré Yves Rome, rapporte Le Parisien.
Verdict le 15 décembre
Les juges se sont donnés le temps de la réflexion pour dire si la transaction était légale ou si le conseil départemental a connu un préjudice. Yves Rome concède bien un manque de vigilance de sa part mais réfute toute volonté de manœuvres frauduleuses.
Le procureur de la République a demandé le versement d’une amende délictuelle de 2.000 euros au titre du devoir d’exemplarité d’un élu. La défense a plaidé, quant à elle, la relaxe de son client. La décision est attendue le 15 décembre prochain.
Crédit photos: NiseriN – GettyImages.
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