PERLE RARE : LE 1ER CHASSEUR IMMOBILIER VIRTUEL
Le 21 juin dernier se tenait une vente aux enchères bien particulière. Pour la première fois en France, des NFT liés à des lieux immobiliers existant dans le monde réel, ont été mis en vente. La maison Artcurial n’a pas mis longtemps avant d’adjuger 10 édifices et lieux emblématique de la ville de Cannes pour la somme de 331 936 €.
Ainsi, un acquéreur a pu remporter « Le Palais des Festivals & des Congrès », un bien numérisé en NFT vendu à (seulement) 65 600 €, et s’estimer propriétaire de son équivalent non-fongible.
D’emblée une question se pose : est-il intéressant d’acquérir un tel héritage culturel si l’expérience au sein du Métavers se résume à posséder ? Si aujourd’hui investir dans les différents Méta existants semble être aussi facile qu’acquérir la rue de la paix au Monopoly ou son hôtel préféré sur le jeu Neopolis, tout nouvel investisseur devra avoir les reins solides pour comprendre cette technologie émergente et évaluer la valeur de marché des biens virtuels.
À l’époque du Paris médiéval, les congrégations religieuses étaient les premières à posséder un patrimoine immobilier qui s’étendait au-delà des limites de la cité. Les abbayes se sont créées à cette époque car elles étaient pionnières. Nous sommes en quelque sorte au moyen- âge du Métavers immobilier ! Aujourd’hui, dans les faits, se porter acquéreur d’une parcelle numérique dans le monde virtuel est assez simple. Une fois sa propriété acquise (parcelle, immeuble…), celle-ci est enregistrée dans un NFT, l’équivalent d’un acte de propriété dans le monde réel, puis codée sur une blockchain publique ou un cryptowallet. Une fois qu’elle est dans votre portefeuille, votre propriété est indiscutable.
On peut ensuite « profiter » de sa maison affichée sous forme de pixels 3D. Un concept qui peut être déroutant pour des professionnels de l’immobilier mais dont l’intérêt semble croître chez des acquéreurs à la recherche d’une plus-value mais aussi d’une nouvelle forme de plaisir : acquérir un bien qu’on ne pourrait pas forcément s’offrir dans le monde réel.
Pour un particulier, le premier conseil est de privilégier une approche par l’usage plutôt qu’une approche par la spéculation : « Plutôt que de chasser le terrain, il va falloir créer une expérience enrichissante pour intéresser un acquéreur, qui sera moins basée sur les murs mais plutôt sur l’expérience à vivre », précise Max Vedel, fondateur de Swipe Back, agence créative dédiée au Métavers et au web3. La valeur des investissements immobiliers dans le Métavers dépendra du nombre de « métaversiens » se rendant sur ces plateformes. Pour l’instant les propriétaires ne vivent pas dans le Métavers (pas encore du moins), car il manque des moyens technologiques pour vivre ces mondes parallèles efficacement : « Il n’y aura pas d’adoption de masse ni d’achat de terrain dans le Métavers pour le quidam lambda dans l’immédiat. Il y aura une adoption lente. Il y a une promesse technique qui est intéressante mais le message est noyé par l’hyper-spéculation », précise Max Vedel.
Pour acheter dans le Métavers, comme pour une vraie maison, il faut vérifier que l’emplacement de votre bâtisse soit dans un « quartier » virtuel attractif et en définir les besoins : posséder (valeur affective) ou investir (valeur financière). À chaque nouvelle ère, ces nouvelles craintes. Il y a 10 ans la banque en ligne soulevait de nombreuses inquiétudes. On peut ainsi imaginer un monde plus transparent, décentralisé, plus sécurisé (un wallet sera très difficile à hacker).
Dans le Métavers, il n’y a aucune contrainte physique, de temps, de logique. Et cela présente quelques avantages : visiter des lieux sans se déplacer en économisant ainsi son emprunte carbone, se créer un endroit digital qui nous ressemble (une safe place), sécuriser son acquisition grâce à un cadastre virtualisé. Toutefois, dans ce Far-West virtuel, l’investissement comporte des risques. À commencer par la volatilité des cryptomonnaies utilisées pour acheter les NFT, vos titres de propriété. Bien choisir son terrain et ne pas se tromper sur le coût demande de sérieuses connaissances dans la pierre numérique que ce soit pour y vivre ou pour investir.
Dans ce nouvel eldorado virtuel, l’immobilier, tel qu’on le connait, ne pourra pas être transposé, car le pendant digital de votre bien d’excellence n’aura de sens que s’il est pensé sous le prisme de l’expérience. Il n’y a pour l’instant pas vraiment de plateforme gagnante. Bien malin celui qui saura prédire la réalité du marché parisien dans le contexte actuel, et qui plus est dans le virtuel !
Le chasseur immobilier 3.0 sera sans nul doute l’un des nouveaux métiers du Métavers les plus indispensables. Reste à savoir quel avatar choisir et si ce sera climatisé.
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Le site internet : https://perle-rare.com/fr/
Georges-Louis Duquesne, Co-fondateur de Perle Rare.
Crédit photos: Korisbo- Shutterstock.
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