POURQUOI NOUS PROCRASTINONS ?
Coach en organisation, passionnée par cette thématique trop souvent simplifiée, j’ai voulu comprendre ce qui se joue intimement chez les personnes qui ont tendance à procrastiner. J’ai donc échangé avec une dizaine de femmes pour comprendre les rouages et les écueils liés à la procrastination.
Pour commencer, rappelons peut-être ce qu’est la procrastination : il s’agit d’une tendance à remettre au lendemain, à reporter.
Qu’est-ce que la procrastination ?
La procrastination est une habitude d’évitement, nous cherchons à éviter l’inconfort que nous procure la tâche en lui préférant une satisfaction immédiate, un plaisir à court terme. Ce qu’il faut absolument comprendre pour aborder ce sujet, c’est que ce que nous évitons, dans ce cas, ce n’est pas tant la tâche en elle-même que les émotions inconfortables qu’elle nous procure.
Cependant, selon moi, il n’est pas question de se débarrasser de la procrastination car c’est un indicateur, elle délivre une information. Il ne s’agit donc pas de lutter contre la procrastination mais plutôt d’être à l’écoute du message transmis. Le cheminement est le suivant : la tâche / la mission éveille des pensées qui créent des émotions désagréables. C’est sur le noeud émotions/ pensées que vous pouvez agir en décidant de retravailler vos pensées.
Si vous souhaitez obtenir une promotion dans votre entreprise et que vous pensez que vous n’êtes pas à la hauteur du job, vous allez ressentir la peur de l’échec, le manque de confiance en vous, le stress de ne pas être à la hauteur etc… C’est là que vous pouvez reprendre la main pour ne plus subir la procrastination en travaillant sur vos pensées : remplacez « je ne suis pas à la hauteur » par « j’ai remporté un gros contrat ce trimestre ou je me suis formée sur ce logiciel récemment, etc … donc j’en suis capable.»
Les causes principales de la procrastination
Lors de mes entretiens avec ces femmes coincées dans le cercle vicieux de la procrastination, nous avons questionné les causes de la procrastination selon elles, voici leur top 4 :
- L’éparpillement : passer d’une tâche à une autre, se laisser distraire, manquer de concentration et d’attention.
- L’absence de visibilité : ne pas savoir répondre aux questions (par où/ par quoi/ comment) empêche de démarrer une tâche ou de la mener à son terme.
- La sortie de la zone de confort : le fait de dépasser ses peurs, ses doutes, ses réserves.
- L’absence de plaisir : réaliser des tâches administratives ou routinières éveille de l’ennui et favorise donc la procrastination.
Les profils de procrastinateurs
C’est ainsi qu’il est possible d’établir des profils de procrastinateurs, le Dr Pychyl, spécialiste de la question en a établi 3 :
- Les évitants qui vont éviter la peur de l’échec ou même du succès, mais qui restent préoccupés par l’opinion des autres sur eux-mêmes; ils préfèrent que les autres pensent qu’ils ne font pas d’effort plutôt que d’apparaître comme incompétents ou incapables. Ils cherchent à éviter les situations désagréables ou ennuyeuses. Ils préfèrent se changer les idées en s’occupant d’autres tâches que celles prévues.
- Les indécis, qui ne peuvent pas prendre une décision, ce qui les décharge de toute responsabilité ensuite. Ils tendent à éviter les situations nouvelles car elles sont synonymes d’anxiété et de sentiment d’incompétence.
- Les éveillés ou chercheurs de sensations fortes qui attendent la dernière minute pour travailler sous pression et obtenir la bouffée euphorique associée.
Pour finir, je voudrais vous livrer quelques pistes et techniques pour reprendre le contrôle de votre organisation, alléger votre charge mentale et, surtout, retrouver de la sérénité.
En ce qui concerne les problématiques de priorisation, je suis une grande adepte de la matrice d’Eisenhower qui permet de démêler l’important de l’urgent grâce à un tableau à 4 cases. Pour rappel, l’essentiel c’est ce qui est important et non urgent, si l’important est bien géré, les urgences disparaissent ou presque.
Il existe, également, de nombreuses techniques pour mieux utiliser son temps : la technique des 2 minutes de David Allen : si une tâche en lien avec votre projet prend 2 minutes, arrêtez de tergiverser et faites-la de suite, la gestion des listes et de l’agenda : penser à attribuer une durée à vos tâches quand vous les faites passer de la to-do liste à l’agenda en calculant une marge pour chaque tâche dans votre emploi du temps qui devrait être rempli à 60% pour amortir et souffler un peu.
Enfin, les techniques de motivation sont assez efficaces également : apprendre à se récompenser à chaque tâche importante accomplie pour valoriser votre motivation intérieure, s’engager en public avec des échéances pour vous donner un petit coup de boost.
Ces techniques peuvent vraiment vous aider à mieux vous organiser et à moins procrastiner mais cela est réellement efficace si, et seulement si, en amont, vous avez travaillé sur vos pensées, vos émotions et les raisons qui vous poussent à procrastiner.
Marion Féraud, Procrastinawhat.
Pour retrouver les conseils de Marion, c’est par ici:
Crédit photos: Shutterstock.
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