PRIX NOBEL DE LA PAIX, LE DR MUKWEGE EST VENU À MELUN INAUGURER L’ÉCOLE QUI PORTE SON NOM
« L’homme qui répare les femmes », et qui s’est vu décerner le Prix Nobel de la Paix en 2018, a mis à profit sa venue, le mardi 13 septembre, pour délivrer son message de paix et de progrès, et pour signer une nouvelle convention de coopération entre son hôpital de Panzi et celui de Melun-Sénart.
Denis Mukwege a été reçu par le maire de Melun, Louis Vogel, et la députée, Aude Luquet. Mais c’est à tous les gens présents, venus assister nombreux à l’inauguration, en particulier aux enfants, qu’il a, comme le rapporte Le Parisien, adressé son message d’espoir : « Je viens d’un milieu modeste et j’ai toujours été très reconnaissant à mes parents de m’avoir permis d’aller à l’école pour que je puisse réaliser mon projet né quand j’avais huit ans : devenir médecin ! L’accès à l’éducation est une chance et un droit fondamental. L’école permet de jeter les bases de l’éveil et de la citoyenneté pour contribuer de façon positive à l’évolution de la société. »
Le docteur Mukwege a tenu à rappeler, devant l’ambassadrice de son pays, la République Démocratique du Congo (RDC), que là-bas, près de 6 millions d’enfants ne peuvent pas aller à l’école. Il a parlé d’une « génération sacrifiée par vingt-cinq années de conflits ».
Ces conflits mettent à feu et à sang le Kivu, sa région, dans l’est de la RDC. Le premier hôpital qu’il a dirigé a été incendié. Il en a créé un autre, à Panzi, près de Bukavu, la ville où il est né il y a 67 ans.
La cause des femmes
Fils de pasteur et lui-même pasteur évangélique, Denis Mukwege est aussi devenu par vocation médecin gynécologue. La sanglante coutume de l’excision, pratiquée notamment dans cette partie du monde, l’a conduit à se spécialiser dans la connaissance et le traitement des mutilations génitales imposées aux femmes, mais aussi des viols et des violences qu’elles subissent.
Il n’a de cesse de les aider à se reconstruire physiquement et moralement et de faire reculer ces pratiques odieuses et archaïques. Ainsi, il expliquait aux écoliers que le savoir a pour vertu de « ne pas reproduire les schémas de la masculinité toxique et du patriarcat, qui génèrent tant de discriminations et de violences ».
Son engagement lui a valu une grande reconnaissance internationale, à la mesure des dangers qu’il affronte chez lui, où il a échappé à des tentatives d’assassinat.
Une école exemplaire
Le groupe scolaire tout neuf qui porte désormais le nom de Denis Mukwege est exemplaire à plus d’un titre. Il est bâti en matériaux biosourcés. Il comporte notamment 4 200 m² de murs isolés par du chanvre. Il a pour source d’énergie la géothermie, avec un chauffage au sol qui sert aussi à rafraîchir les locaux l’été. Il accueille déjà 275 élèves.
Il a coûté 14 millions d’euros et il est au diapason de l’écoquartier WOOdi, à Melun, où il est situé.
Crédit photos: Fabian Sommer – Picture Alliance – Photononstop.
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