RECENSEMENT AGRICOLE, LA GUYANE RECENSE PLUS DE 6000 EXPLOITATIONS
Le dernier recensement agricole, portant sur 2020, donne un aspect détaillé de la filière guyanaise. Compilé et publié par, il actualise les principales données la concernant et permet de mesurer sa relative bonne santé. Cré
La récolte des données pour 2020 a commencé en octobre et s’est achevée sept mois plus tard en mai 2021. Ensuite, il a fallu six mois supplémentaires à Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture, pour traiter et compiler tous les chiffres recueillis. Enfin, le rapport a été rendu public en ce mois de décembre. Cet exercice est décennal. Le précédent, qui remonte donc à 2010, permet d’éclairantes comparaisons.
Le bras d’Agreste ici est la DAAF (Direction de l’alimentation de l’agriculture et de la forêt) de Guyane. C’est sur son site que l’on peut consulter le Recensement 2020, du moins ses premiers résultats et enseignements. Ils donnent une idée plus précise des 6 135 exploitations dénombrées, de leur répartition dans le territoire, mais aussi par taille et par activité, ainsi que de l’évolution de l’agriculture guyanaise durant ces 10 années.
Dans ce laps de temps, le nombre d’exploitations a augmenté de 2,5 %. Le nombre de personnes employées (mesuré en ETP, équivalent temps plein) est passé de 6 883 à 12 658, soit un bond de 83,9 %. Enfin, la SAU (Surface agricole utilisée) se monte à 36 429 hectares contre 25 345 il y a dix ans, soit un accroissement de 43,7 %.
La base de l’agriculture guyanaise demeure les petites et micro-exploitations de type familial, qui constituent 93 % de l’ensemble et mobilisent 94 % de la force de travail. On les retrouve en très grande majorité dans l’Ouest guyanais le long du fleuve Maroni.
La surface moyenne d’une micro-exploitation est de 2,4 ha, et celle d’une petite de 6,9 ha. Le plus grand changement est venu du fait que beaucoup de celles-ci ont délaissé les « grandes cultures », notamment le manioc, pour se convertir à la polyculture (et polyélevage).
Le boom des grandes et moyennes exploitations
Les grandes et moyennes exploitations ont connu une croissance très importante. Elles se concentrent vers le littoral, dans les Savanes ou le Centre littoral. Les grandes, celles qui ont une PBS (production brute standard) supérieure à 250 000 euros, sont 3 fois plus nombreuses qu’en 2010. Leur SAU moyenne se monte à 59 ha et elles sont pour la plupart tournées vers la culture fruitière.
Même chose pour les 300 moyennes exploitations, qui affichent une PBS entre 100 000 et 250 000 euros et une SAU moyenne de 30 ha. On trouve aussi parmi elles, la plupart des 212 élevages, dont 113 pour les bovins.
La main d’œuvre
La majorité des chefs d’exploitation sont des femmes, pour 52 %, mais un peu en baisse par rapport à 2010. Les plus de 60 ans ne sont que 17 %, ce qui signifie que le passage d’une génération à l’autre fonctionne et aussi que des jeunes s’installent. En tout l’agriculture guyanaise assure un emploi à 17 677 personnes. La ressource principale, ce sont toujours les exploitants et leur famille.
Mais, en dix ans, la part des salariés permanents non familiaux a bondi de 2 % à 22 % de la main d’œuvre totale. Enfin, 3 exploitations sur 4 ont désormais recours aux travailleurs saisonniers.
Crédit photos: Mailson Pignata – AdobeStock.
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