RECONVERSION DE FRICHES INDUSTRIELLES EN SEINE-ET-MARNE
La raréfaction des terrains disponibles et adaptés freine l’installation de nouvelles dans l’industrie ou les services. Pour y faire face, la reconversion des friches mobilise tous les intéressés, promoteurs, entrepreneurs et collectivités. Voici deux exemples instructifs.
A Gouaix, au sud de Provins, l’ancienne Sica (Société d’intérêt collectif agricole) est aujourd’hui à l’arrêt. Elle y possédait un terrain de 30 ha, sur lequel de vaste bâtiments pouvaient stocker jusqu’à 25 000 tonnes d’engrais. Classé Seveso, ce site faisait trembler tout le voisinage. Sa fermeture n’a pas été seulement un soulagement pour les élus de la contrée, mais aussi une aubaine.
La communauté de communes du Bassée-Montois réunit 42 communes, dont Bray-sur-Seine, Montigny-Lencoup et Gouaix sont les plus importantes. Son conseil, réuni le 13 décembre, a adopté le projet d’avenir de la friche laissée par l’ancienne Sica. Il va être confié à l’entreprise CVE (Changeons notre vision de l’énergie), spécialisée dans les solutions alternatives (solaire, biogaz, hydroélectricité, etc.), à charge pour elle d’installer une centrale équipée de panneaux photovoltaïques sur 15 ha.
Ce ne sera pas du gâteau, car il lui faudra au préalable démanteler les bâtiments existants et, surtout, dépolluer entièrement le sol. Au vu des produits qui y ont été entreposés, le nettoyage demandera beaucoup de précautions et de temps.
L’autre moitié du terrain n’est pas concernée, ce sont des terres cultivables qui resteront en exploitation. Prochaine étape, la validation du projet par les services de l’Etat, notamment ceux qui surveillent l’eau et l’environnement, puis l’acceptation du permis de construire.
Module, mon ami
Autre exemple, à Moissy-Cramayel. Un ancien dépôt de gravats et matériaux doté d’une centrale à béton, sur un terrain de 2,5 ha, vient d’être repris par Panattoni, l’un des leaders européens de l’immobilier pour l’industrie et les services. Il est idéalement situé dans le parc d’activité du Château d’Eau, France, déjà viabilisé et équipé. Cet investisseur a saisi sa chance en voyant que le précédent propriétaire ne faisait rien de son terrain.
Sa disponibilité immédiate, aménagements et formalités ayant déjà été menés à bien, était évidemment un atout important. Panattoni a prévu d’y bâtir un ensemble de 4 bâtiments de 3 000 m² chacun, dans un démarche éco-durable. Ainsi, les toits des ateliers seront couverts de panneaux photovoltaïques et ceux des bureaux végétalisés. Clientèle visée, des PME et des PMI dans des activités de pointe. Il faut encore obtenir le permis de construire.
Le promoteur, paraît optimiste, il prévoit la mise à disposition des locaux pour la fin de l’été 2024. Il est vrai que ce genre de projet est tout à fait dans ses cordes.
Crédit photos: Alan_P – GettyImages.
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