SAÔNE-ET-LOIRE : « AFFAIRE VALÉRIE BACOT », UN VERDICT TRÈS ATTENDU
Depuis lundi dernier s’est ouvert devant la cours d’assises de Saône-et-Loire, à Chalon-sur-Saône, le procès de Valérie Bacot. En 2016, cette mère de famille a tué son mari violent, qui la violait et la prostituait, avant d’enterrer le corps avec l’aide de ses enfants. Cette affaire, qui n’est pas sans rappeler celle de Jacqueline Sauvage, pose une nouvelle fois la question de la légitime défense.
Une pétition demandant son acquittement a déjà recueilli près de 700 000 signatures, pourtant Valérie Bacot comparait sous le chef d’accusation d’assassinat devant la cour d’assises de Saône-et-Loire et risque la réclusion criminelle à perpétuité.
En 2016, la jeune femme avait tué Daniel Polette, le père de ses quatre enfants, avec une arme à feu lors d’une « passe » particulièrement violente. Cet homme violent qui a été son beau-père, avant de devenir son mari, la violait depuis ses 12 ans.
« Valérie et ses enfants tentent par deux fois d’alerter la gendarmerie, sans jamais être entendus. Tout le monde savait, mais personne n’est intervenu. Le 13 mars 2016, pour qu’il ne la tue pas, elle l’a tué – avec le revolver dont il se servait pour la menacer. Valérie a 36 ans, Daniel plus de soixante. Elle panique, cache son corps dans la forêt. Elle sera interpellée en 2017, incarcérée et placée en détention provisoire », explique son comité de soutien.
Légitime défense ?
Pendant près de 25 ans, Valérie Bacot a vécu sous son emprise. À la suite l’enquête préliminaire, le ministère public a, pourtant, retenu la préméditation puisqu’une tentative d’empoisonnement par somnifères, le soir des faits, a été découverte par la gendarmerie. « Même si elle a commis un meurtre en tuant son tortionnaire, et compte tenu des vingt-cinq années de souffrance qu’elle a subies et endurées dans l’indifférence générale, c’est sa liberté que nous demandons. »
Il y a six ans, Jacqueline Sauvage, mise en examen pour le meurtre de son mari violent, avait écopé d’une peine de 10 ans de prison, confirmée en appel. La légitime défense n’avait pas été retenu. Elle a été graciée par François Hollande alors Président de la République. Valérie Bacot connaîtra le verdict vendredi.
Crédit photos: VGstockstudio- Shutterstock.
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