SAÔNE-ET-LOIRE : UN COLLECTIF S’OPPOSE AU DÉTERRAGE DES BLAIREAUX
La préfecture de Saône-et-Loire a autorisé l’exercice de la vénerie sous terre qui permet, selon les chiffres des associations environnementales, de détruire 700 blaireaux par an dans le département bourguignon. Cet exercice réglementé rencontre l’opposition d’un collectif d’écologistes qui demande l’abrogation de cet arrêté, car nuisible à la biodiversité.
Pratique d’un autre âge pour certains, mal nécessaire pour les autres, le déterrage des blaireaux, plus élégamment appelé vénerie sous terre, cristallise la réprobation des défenseurs de la cause animale.
Le 11 mai dernier, après consultation de la Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage (CDCFS), le préfet de Saône-et-Loire, Julien Charles, a autorisé « l’exercice de la vénerie sous terre du blaireau » lors d’une période complémentaire. Cette pratique est strictement encadrée par le Code de l’environnement.
Dans le département, 60 équipages de déterrage détiennent une attestation de meute qui les autorise à « prélever » de cette manière cette animal, principalement nocturne, inoffensif afin de réguler les populations.
Le blaireau, en trop grand nombre, peut engendrer des dégâts sur les champs de culture mais aussi provoquer des accidents de la route.
Et la biodiversité ?
L’Entente naturaliste de Bourgogne, qui regroupe la Société d’histoire naturelle d’Autun, l’Association ornithologique et mammalogique de Saône-et-Loire et l’association d’études des rapaces « La Choue », a demandé au préfet d’abroger la prolongation de cet exercice qui nuit à la reproduction de l’espèce en entrainant la destruction de familles de blaireaux.
« L’Entente naturaliste de Bourgogne estime que la pratique du déterrage est contraire à l’intérêt général qui s’attache à la protection de l’espèce, sachant qu’un grand nombre de blaireaux sont tués par la circulation automobile. L’autorisation délivrée par le préfet, alors qu’il n’y est pas obligé, dénote de la part de l’État un manque d’attention à la biodiversité », écrit notamment le collectif bourguignon.
Crédit photos: Coatesy- Shutterstock.
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