SAÔNE-ET-LOIRE: UN FAUX MÉDECIN DÉMASQUÉ

L’histoire paraît à peine croyable. Pendant près de cinq mois, une femme a exercé la fonction de médecin, sans formation ni diplôme, en ayant pignon sur rue. Les faits se sont déroulés dans un centre de santé Filieris à Montceau-les-Mines. Mercredi, le Conseil de l’ordre des médecins de Saône-et-Loire a tenu une conférence de presse afin de mettre toute la lumière sur cette affaire, qui est désormais entre les mains du procureur de la République de Chalon-sur-Saône.
C’est à la suite d’un concours de circonstances et d’une grande part de négligence que l’imposteur a pu usurper le titre de médecin. « Elle a téléphoné au mois d’avril pour demander son inscription », raconte le président de l’ordre départemental, Gérard Montagnon.

« Comme on était alors en pleine période de confinement, toutes les formalités ont été effectuées par mail et par téléphone, car on n’avait pas le droit de recevoir les postulants. » À distance, la jeune femme semble se montrait très convaincante sur son parcours professionnel et, faux diplôme en poche et sans bagage universitaire, va se retrouver à la tête de sa propre patientèle. Pour cela, elle ne répond qu’à une simple offre d’emploi du centre de santé, qui vérifie son inscription à… l’Ordre des médecins. Le tour est joué.

Le charlatan aurait pu continuer d’exercer encore longtemps si certains patients n’avaient pas émis des doutes sur ses compétences et surtout, si un agent administratif du centre n’avait pas retrouvé un signalement de l’Agence régional de santé (ARS) de 2019. Cette alerte avertissait qu’une personne tentait de s’inscrire comme infirmière sans avoir les qualités requises, une personne qui porte étrangement le même nom que le nouveau « médecin ».

Mis hors d’état de nuire, l’imposteur devrait être mise en examen pour faux et usage de faux, abus de confiance et exercice illégal de la médecine.

Pire, d’après le site d’informations Montceau News, deux personnes d’une même famille auraient été lourdement impactées par les diagnostics établis par cette personne, l’une d’elle serait même en soins intensifs depuis plusieurs semaines.