SEINE-ET-MARNE : C’EST AUSSI LE TEMPS DES VENDANGES
Trois petits villages, arrosés par la Marne à l’est du département, appartiennent eux aussi à la zone de production du champagne. Même si cela se sait peu, ils sont fiers d’être les seuls en Ile-de-France à élaborer des vins de cette appellation mondialement reconnue. Pour eux aussi, la saison des vendanges commence.
Le vignoble champenois de Seine-et-Marne est un inconnu qui devrait attirer la curiosité des amateurs du cru. Les 3 communes qui le composent, Saâcy-sur-Marne, Citry et Nanteuil-sur-Marne referment la célèbre Vallée de la Marne. Celle-ci commence du côté d’Epernay, traverse l’Aisne à la hauteur de Château-Thierry et se termine donc à peine franchie la limite avec l’Ile-de-France.
Etre les seuls franciliens producteurs de champagne est l’unique signe distinctif des 6 domaines actifs dans ces 3 communes. Ils ne se privent pas de l’employer. Sinon leur production, basée principalement sur le pinot meunier, est très similaire à celle de leurs pairs de l’Aisne, qu’une limite administrative abstraite situe dans une autre région. Le total des vignes plantées représente 92 ha, soit 0,27 % de l’ensemble du vignoble champenois.
On est « fier de pouvoir représenter un micro-terroir de la champagne », assure l’un d’eux à nos confrères de l’AFP. Mais il doit aussi se battre contre les préjugés, notamment celui selon lequel il n’y a de bons champagnes que de la Marne ou, mais c’est un peu le même, provenant des grandes maisons qui ont pignon sur rue de Reims à Epernay.
Des stratégies commerciales complémentaires
Le manque de notoriété et les aprioris sont des obstacles difficiles à surmonter lorsqu’il s’agit de vendre son vin. Plusieurs de ces viticulteurs ont donc choisi de s’adresser à des négociants ou à des coopératives pour leur céder leurs raisins ou bien le moût qu’ils en extraient. Ils s’assurent ainsi un revenu décent sans avoir à produire leurs propres cuvées et à les commercialiser. Certains d’entre eux ne sont d’ailleurs vignerons qu’à temps partiel, sur de petits domaines, tout en exerçant un autre métier à côté.
D’autres, au contraire, tiennent à mettre leur nom sur leurs vins. Ceux-là ont poussé le processus jusqu’au bout, à l’image de la famille Bombart à Saâcy-sur-Marne. Mais n’ayant pas les débouchés suffisants pour absorber toute leur production, ils continuent à vendre une partie leur récolte en grappes ou en moût. Vu le plaisir qu’ils y prennent, ils ne vont pas s’arrêter en si bon chemin.
Crédit photos: Lordn – GettyImages.
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