SEINE-ET-MARNE : ÉDOUARD PHILIPPE RÉUNIT LES DÉPUTÉS HORIZONS À FONTAINEBLEAU
Les journées parlementaires du groupe Horizons se tiendront les 15 et 16 septembre, à Fontainebleau. En filigrane des débats des députés du parti de l’ancien Premier ministre, se posera la question du bon dosage à trouver entre loyauté et autonomie vis-à-vis du président de la République, de son gouvernement et de Renaissance, son parti. La première ministre viendra leur parler le 2ème jour.
Les partis qui soutiennent Emmanuel Macron se sentent apparemment bien en Seine-et-Marne. Après Renaissance la semaine dernière, Horizons y réunit également son groupe de députés, en prévision de la rentrée parlementaire.
Dans le premier cas, Franck Riester, ministre des Relations avec le Parlement et élu en Seine-et-Marne de longue date n’est pour rien dans ce choix. Dans le second, c’est l’influence de Frédéric Valletoux, ancien maire et nouveau député de Fontainebleau, qui a joué.
Il est vrai que si tous les départements avaient voté comme la Seine-et-Marne, le président de la République et son gouvernement auraient disposé d’une vraie majorité à l’Assemblée nationale. Au lieu de quoi, le morcellement de la représentation nationale redonne de l’espace et du poids aux formations alliées de Renaissance, le parti des macronistes pur jus, comme le Modem de François Bayrou et Horizons d’Edouard Philippe.
Sans eux, Renaissance, le parti des macronistes pur jus, et le Gouvernement seraient réduits à l’impuissance. Il doit donc les consulter, les écouter et, parfois, faire mine de les entendre lorsqu’ils demandent la modification d’un projet de loi ou l’adoption d’une nouvelle mesure.
De leur côté, les députés Horizons, au même titre que ceux du Modem, doivent trouver la meilleure façon pour eux d’exister sans passer pour des trublions. Il leur faut définir dans quels domaines ils veulent se distinguer et avec quels arguments, mais en sachant précisément jusqu’où ne pas aller trop loin. Ils n’auront pas trop de deux jours pour débattre de leur stratégie, alors que la session parlementaire pour l’examen du budget 2023 commencera le 10 octobre.
Une situation inédite
Pour en discuter, le groupe Horizons se réunira dans les locaux de l’Insead (Institut européen d’administration des affaires), fameuse école de management, puis dans les salons de l’hôtel La Demeure du parc. Les élus locaux du parti se retrouveront, eux, au Théâtre municipal de Fontainebleau. En conclusion de ces journées parlementaires, Elisabeth Borne s’adressera aux amis d’Edouard Philippe. Elle devrait, à sa façon ferme et mesurée à la fois, les mettre en garde contre les attitudes, déclarations ou votes, qui menaceraient la solidarité indispensable à la coalition présidentielle. La cheffe du Gouvernement se retrouve dans une situation inédite depuis plus de 15 ans.
Jacques Chirac en était alors à son 2ème mandat et il avait vu peu à peu le gros des élus de l’UMP se détourner de lui, qui ne pouvait pas se représenter, pour se rallier à Nicolas Sarkozy, qui avait réussi, à ce moment-là, à incarner l’avenir.
La réélection d’Emmanuel Macron risque fort d’avoir les mêmes effets. Les prétendants à sa succession ne manquent pas et Edouard Philippe, demeuré populaire depuis son départ de Matignon, en fait logiquement partie.
Crédit photos: Baitax CC BY-SA 4.0.
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