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SEINE-ET-MARNE : GRÈVE À TOTALENERGIES, LE DÉPÔT DE CARBURANT MENACÉ DE BLOCAGE

Sous l’impulsion de la CGT, une grève de 3 jours, renouvelable, a démarré dans le grand groupe pétrolier français. Le mot d’ordre des organisateurs est de ne « laisser sortir aucun produit des raffineries », dont celle de Grandpuits en Seine-et-Marne, qui sert de dépôt de carburants à l’Est de l’Ile-de-France.

La CGT (Confédération génération du Travail), bien implantée dans le groupe TotalEnegies, lance pour la 3ème fois cette année un mouvement revendicatif. Celui-ci s’appuie sur la hausse du coût de la vie pour réclamer une forte hausse des salaires. En juin et juillet, les grévistes demandaient une augmentation de 5,2 %. Cette fois-ci, ils réclament 10 %. Entretemps, l’inflation a continué de raboter leur pouvoir d’achat.

Les 3 revendications avancées par les délégués CGT sont donc une « revalorisation salariale immédiate à hauteur de 10 % pour l’année 2022 », mais aussi le « dégel des embauches » et un « plan massif d’investissements » en France. La centrale syndicale est particulièrement présente dans la branche raffinerie-pétrochimie du groupe pétrolier.

Les sites concernés par la grève sont d’abord les grandes raffineries, comme La Mède (Bouches-du-Rhône), Le Havre (Seine Maritime), Donges (Loire Atlantique) ou Feyzin (Rhône), ainsi que Flandres (Nord) et Grandpuits (Seine et-Marne), om l’activité dépôt de carburants est essentielle. La CGT avance un taux de grévistes de 70 %. Le mouvement touche aussi diverses filiales de TotalEnergies, qui emploie environ 35 000 personnes en France.

La manne pétrolière

La direction n’a pas commenté. Mais un porte-parole a rappelé qu’une augmentation moyenne de 3,5 % avait déjà été accordée aux salariés du groupe cette année. De plus, il a précisé que des négociations sont prévues en novembre, pour faire bénéficier les salariés des résultats exceptionnels engrangés par le groupe.

Ses bénéfices, qui ont dépassé les 5 milliards d’euros au second trimestre de 2022, sont dus à la très forte hausse des cours du pétrole et de ses dérivés, résultant de la guerre en Ukraine. La CGT se montre très combative depuis quelques mois, car elle mesure l’insatisfaction des salariés de TotalEnergies voyant leur pouvoir d’achat rétrécir et les profits de leur employeur enfler sans arrêt. Ils entendent bénéficier eux aussi de cette manne pétrolière, avant que tout le monde vienne se servir, suivant l’idée en vogue de la « taxation des superprofits ».

Grandpuits à la pointe des mobilisations 

Le site de Seine-et-Marne était au départ une raffinerie conçue pour l’exploitation de la nappe de pétrole découverte dans le bassin parisien et pour l’approvisionnement de celui-ci. Puis le raffinage a cédé la place d’autres activités, mais Grandpuits est demeuré un dépôt de carburants stratégique pour l’est de la région.

Du coup, il prend de l’importance à chaque mouvement revendicatif, dont l’impact peut être démultiplié par le blocage des sites de distribution d’essence ou de gazole comme Grandpuits. Celui-ci avait d’ailleurs été à la pointe du combat en 2019, lors de la mobilisation contre la réforme des retraites.

Mais cette fois-ci, la direction a pris ses précautions. Afin de doucher les espoirs des militants et de rassurer en même temps les gérants de stations-services et leurs clients, elle a annoncé avoir pris les mesures nécessaires pour garantir la bonne livraison des carburants. A l’en croire, si jamais le blocage de Grandpuits et d’autres dépôts se réalisait, il serait sans conséquence pour les automobilistes.

Crédit photos: Ricochet 64- Shutterstock.

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