SEINE-ET-MARNE : GROS DÉGÂTS DES ORAGES DE GRÊLE DANS LES CHAMPS ET SUR LES MAISONS
Comme d’autres départements, notamment dans le Sud-Ouest, la Seine-et-Marne a été touchée par de violents orages de grêle, entre le 19 et le 20 juin. Ceux-ci ont particulièrement frappé le sud du département, provoquant de sérieux dégâts dans les cultures et, par endroits, sur des maisons.
Les chutes de grêle ont été particulièrement fortes et nombreuses la semaine dernière, suivant un axe sud-ouest/nord-est. Keraunos, un organisme qui observe les phénomènes météorologiques, en a recensées 1 400 entre le 18 et le 23 juin, dont 130 qualifiées de violentes, du fait de grêlons d’un diamètre supérieur à 5 cm.
C’est une véritable loterie de la malchance. Le sud du département a été fort impacté, alors qu’ailleurs, il n’y a eu que quelques averses. La FDSEA (Fédération départementale des exploitants agricoles) a dénombré 200 exploitations touchées. Elles se situent toutes « dans un couloir de 10 km ».
Cela se joue parfois à l’hectomètre près. Idem pour l’ampleur des dégâts. « Ils vont de 10 % des récoltes pour les uns, jusqu’à 80 % pour d’autres », précise le président de la FDSEA, dans « La République ». Pour l’orge, le blé ou le colza, alors en pleine récolte, c’était le pire moment.
« Une fois que les grains sont tombés au sol, on ne peut rien récupérer », explique le responsable agricole. Les autres cultures, plus tardives, sont moins affectées. En revanche, des bâtiments agricoles ont été sérieusement abîmés.
Des producteurs pris en étau
Face à ces risques, la plupart des exploitants sont plus ou moins assurés. Mais les assureurs remboursent toujours a minima. Ainsi, les pertes de récoltes se calculent à partir d’une moyenne pluriannuelle, elle-même réduite par les aléas climatiques précédents. De plus, c’est le prix de la précédente récolte qui sert de base à l’indemnisation. Quand les prix s’envolent, comme en ce moment, il en résulte un manque à gagner qui n’est pas pris en compte.
A l’inverse, nombre d’agriculteurs ont signé des engagements de livraisons et peuvent se retrouver pris en étau. Si la grêle les empêche de fournir les volumes prévus, les organismes avec qui ils ont contracté peuvent leur réclamer des indemnités à raison du chiffre d’affaires manquant.
Maisons endommagées
Les gros grêlons ont aussi endommagé des maisons, notamment à Montcourt-Fromonville, aux portes de Nemours. Les toits d’ardoise ont été particulièrement impactés. A eux seuls, les pompiers sont intervenus pour bâcher une cinquantaine de toitures transpercées par les grêlons. Les habitants se heurtent à des obstacles en série : l’attente de l’expert de la compagnie d’assurances, le manque de matériaux, l’indisponibilité des couvreurs et des entrepreneurs débordés, etc.
Plus que tout, ils déplorent que les autorités n’aient pas déclaré l’état de catastrophe naturelle. Celui-ci leur aurait permis d’être mieux et plus vite indemnisés. La situation s’éternisant, ils craignent aussi que de nouvelles intempéries n’affectent plus sérieusement encore et ne fragilisent durablement leurs habitations.
Crédit photos: Swa182- Shutterstock.
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