SEINE-ET-MARNE : HAUSSE SALÉE DU PASS NAVIGO EN VUE
Conseil d’administration des transports de l’Ile-de-France se réunit le mercredi 7 décembre pour déterminer la hausse des tarifs régionaux. Celles qui sont annoncées sont assez vertigineuses. Les diverses cartes Navigo et les tickets à l’unité ou en carnet pourraient augmenter de 20 % à 36 %.
Valérie Pécresse, ancienne candidate LR à l’élection présidentielle et présidente de région, réunit le conseil d’administration d’IDFM (Ile-de-France Mobilités), la société de gestion des transports régionaux. Au menu, la hausse des tarifs, qu’elle juge inévitable dans le contexte actuel de crise et d’inflation générale. Un contexte, qui rend d’autant plus rude pour les usagers franciliens la nouvelle tarification annoncée et qui soulève une vague de critiques et d’opposition au sein et en dehors du Conseil régional.
Dans les documents préparatoires transmis aux membres du Conseil, Mme Pécresse évalue à 650 millions d’euros, le manque de recettes pour faire face à la hausse des coûts et aux travaux en cours ou nécessaires. Dans l’état actuel de la législation, ce sont les usagers qui auraient à en supporter la majeure partie, environ 350 millions.
Dans le détail cela signifierait par exemple que le prix du pass Navigo, utilisé par 4,5 millions de Franciliens, atteindrait 90 €, en augmentation d’environ 20 %. Le prix du ticket à l’unité serait fixé à 2,30 €, soit 21 % de plus. Le plus forte hausse affecterait la carte Navigo semaine, dont le prix bondirait de 36 % et pourrait atteindre, pour 5 zones, 31 €.
Opposition frontale
Les annonces de la présidente de région ont suscité de très vives réactions de l’opposition régionale. La porte-parole du groupe de la gauche communiste, écologique, et citoyenne y trouve matière à s’insurger. « Pour le passe Navigo, accuse-t-elle, il s’agirait de la carte plus forte hausse depuis la création de la carte Orange, en 1975. »
En coût annuel, cela représente, souligne-t-elle, « un bond de plus de 150 euros. » Et de dénoncer « une hausse qui va bien au-delà de l’inflation. »
Les formations de l’opposition de gauche au Conseil régional appellent les usagers à manifester leur « colère ». Elles leur demandent ainsi qu’aux salariés des transports (RATP, SNCF, etc.) de se rassembler le 7 décembre devant le siège du conseil régional d’Ile-de-France, à Saint-Ouen. C’est là que doit se réunir le conseil d’administration d’IDFM pour entériner la hausse.
Pression sur le Gouvernement
Cependant, la présidente et son opposition se retrouvent pour pointer du doigt la responsabilité de l’Etat. La première demande que celui-ci oblige les entreprises au-delà de 11 salariés, qui financent déjà via le « versement mobilité » la moitié du budget d’IDFM, d’accroître leur participation. Mais le Gouvernement se refuse à augmenter les impôts.
La gauche dénonce aussi cet immobilisme, tout en démontrant « l’insincérité » du projet de budget d’IDFM. Mais d’ici le 7 décembre, les discussions pourraient reprendre pourraient reprendre pour éviter d’en arriver là. C’est du moins ce que laisse entendre Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement.
Crédit photos: Gwengoat – GettyImages.
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