SEINE-ET-MARNE : L’EXTINCTION DES ÉCLAIRAGES PUBLICS S’ÉTEND, POUR ÉCONOMISER L’ÉLECTRICITÉ
De nombreuses communes se convertissent à l’extinction des feux, ici comme ailleurs. Elles décident d’interrompre l’éclairage nocturne la majeure partie de la nuit afin de réduire leur consommation d’électricité, dont la hausse du prix menace leurs finances. Certaines commencent aussi à économiser sur le chauffage ou l’eau.
Dammarie-lès-Lys a été l’une des premières villes à s’y mettre. Officiellement, il s’agit d’un test. Les lampadaires sont éteints de 1 h 30 à 5 h du matin, depuis le 7 juin dernier. Cette mesure s’applique jusqu’à fin septembre. Elle se poursuivra d’octobre à décembre, avec des aménagements en fonction des jours et des enseignements des premiers mois.
Les édiles y vont sur la pointe des pieds, pour ne pas trop perturber les habitants. Ainsi les horaires d’extinction et de rallumage des réverbères sont déterminés par ceux des dernières arrivées et des premiers départs des trains en gare de Melun, avec une marge pour la sécurité de ceux qui travaillent très tôt.
Les raisons avancées sont multiples. On y trouve pêle-mêle la santé, car la nuit noire est meilleure pour le sommeil, ou la biodiversité, en particulier la préservation des chauves-souris. Mais l’adjoint en charge de ce domaine, n’a pas caché que le premier objectif, c’est la maîtrise des dépenses.
Elles sont en hausse exponentielle et sèment l’inquiétude chez tous les maires. Dans cette ville, rien que pour l’éclairage public, la facture s’élevait à 250 000 € en 2021. Mais cette année, ce montant était déjà dépassé en un trimestre et demi… suite à la guerre en Ukraine.
L’influence du Parc naturel régional du Gâtinais
La commune de Boissise-le-Roi s’y était convertie il y a un an. Celles de Saint-Fargeau-Ponthierry et Pringy l’ont suivie cette année, mais pour une raison précise : toutes les trois font partie du Parc naturel régional (PNR) du Gâtinais Français. Dans son périmètre, il existe une obligation de respecter une zone d’obscurité nocturne, dont profite la biodiversité. Dans le même coin, Perthes-en-Gâtinais s’y astreint depuis 6 ans.
Les experts du PNR n’ont pas manqué de chiffrer le gain pour les finances des 69 communes du parc, à cheval sur l’Essonne et la Seine-et-Marne. Selon la République de Seine-et-Marne, ils évaluent à 50 % la réduction de la consommation et à 40 % celle de la facture pour l’éclairage public. C’est suffisamment avantageux pour inciter d’autres communes, hors PNR, à suivre leur exemple.
D’autres postes d’économies
Certaines communes ont commencé à explorer d’autres pistes La plus évidente et immédiate, c’est le chauffage, suivant l’exemple du département qui vient de limiter à 19° la température dans ses locaux, les bureaux et les collèges. A plus long terme, cela passera sans doute par le recours à des sources d’énergie plus économes, comme la géothermie et les pompes à chaleur.
On voit aussi des communes surveiller et restreindre leur consommation d’eau. Bon, là il s’agit d’abord de réagir à la sécheresse, qui affecte le département beaucoup plus qu’avant. Mais cela génère aussi une réduction des dépenses de fonctionnement. Comme l’a dit le chef de l’Etat, c’est « la fin de l’abondance ».
Crédit photos : Underworld111 – Getty Images.
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