SEINE-ET-MARNE : MOUVEMENT DE RÉCOLTE AU CENTRE DE RÉTENTION DU MESNIL-AMELOT
Le centre de rétention du Mesnil-Amelot fait à nouveau parler de lui. Dans la nuit du 26 août, un groupe de retenus est monté sur les toits. Débordés, les policiers de service au centre ont appelé des renforts, venus de 3 départements. Il a fallu 3 heures à ceux-ci pour ramener le calme.
Le centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, situé tout près de l’aéroport Roissy-Charles De Gaulle, n’est pas un endroit de tout repos. La semaine dernière, il a été à nouveau le théâtre d’incidents. Les fonctionnaires des BAC (Brigade anti-criminalité) de Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne ont dû venir prêter main forte aux 15 policiers de service au CRA. Il n’y a eu ni blessé ni évadé, contrairement à d’autres fois.
La rébellion a commencé par le refus d’un individu de regagner sa cellule à 23h. Il a escaladé une grille pour se réfugier en « zone de vie », normalement fermée à cette heure. A la suite de quoi, d’autres retenus sont montés sur les toits en signe de protestation. A leur arrivée, les membres des BAC accourues ont cerné les bâtiments en question. Puis, pour en déloger les révoltés, ils ont fait usage de grenades lacrymogènes.
Le calme n’est revenu que vers 4 heures du matin. 6 des rebelles ont été mis à l’isolement à la suite de ce mouvement apparemment spontané. Ils ont expliqué vouloir protester contre leurs conditions de vie au CRA et, en particulier, contre le fait que les vivres que leur apportent leur proches leur sont confisqués, pour des motifs de sécurité selon l’administration.
Le précédent du 6 août
La Cimade, association d’origine protestante d’aide aux réfugiés et aux immigrés les plus démunis, avait déjà pointé du doigt cette raison lors d’une précédente révolte, il y a seulement 3 semaines. Dans la nuit du 6 août, une trentaine de retenus avait mis le feu à des matelas et du mobilier, avant de repousser les policiers sur place, qui ont dû se replier dans un local de sûreté.
Certains étaient aussi montés sur les toits, tandis que d’autres découpaient les grillages pour essayer de s’échapper. Une cinquantaine d’agents des BAC sont intervenus pour rétablir l’ordre. Avant d’être éteints par les pompiers, les foyers d’incendie avaient occasionné de sérieux dégâts dans les lieux d’hébergement.
Le CRA du Mesnil-Amelot, composé de deux unités, est l’un des plus importants de France. Il compte 150 étrangers retenus. A la différence des détenus, ceux-ci peuvent circuler plus librement dans l’enceinte du CRA. Leur rétention ne peut pas excéder 90 jours.
Il est régulièrement le théâtre d’incidents, protestations ou tentatives d’évasion. D’après un syndicat de policiers, ceux-ci sont en sous-effectifs, tandis que le CRA est en suroccupation, ce qui favorise les troubles.
Crédit photos : Ole – Adobestock.
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