SEINE-ET-MARNE : PÉNURIE DE CHAUFFEURS DE BUS, LE DÉPARTEMENT PROPOSE DES SOLUTIONS
La Seine-et-Marne, comme bien d’autres départements, manque cruellement de conducteurs de cars et de bus en cette rentrée. Certaines lignes de ramassage scolaires ont eu du mal à être assurées. Pour y remédier, le conseil départemental fait des propositions et met en place de nouveaux dispositifs. Mais cela demande du temps…
La moyenne d’âge des chauffeurs de bus dans les compagnies privées a sérieusement augmentée ces derniers temps. En effet, faute d’arriver à en recruter de nouveaux en nombre suffisant, celles-ci se sont tournées vers leurs anciens salariés et, plus globalement, vers les retraités titulaires d’un permis de conduire D (transport de plus de 8 personnes). Elles leur ont proposé de reprendre du service, parfois à temps partiel ou sur des trajets pas trop longs.
C’est ainsi qu’on trouve des chauffeurs âgés sur nombre de lignes de transports scolaires. Une entreprise du sud du département confie que c’est de cette façon qu’elle a réussi l’an dernier à assurer le service sur toutes les lignes qu’elle a en contrat.
Mais les plus de 60 ans détenteurs d’un permis D ont l’obligation de le renouveler chaque année. Et ce renouvellement peut être conditionné par un examen médical plus ou moins poussé. Le vivier des retraités prêts à reprendre le volant pour arrondir leur pension s’avère de fait insuffisant pour combler le manque de nouveaux conducteurs.
Le mécontentement des usagers confrontés à un service de transport erratique s’étend. On parle d’un déficit d’une centaine de conducteurs en Seine-et-Marne. Pour résoudre la difficulté, le conseil départemental a décidé de lancer, lors de sa prochaine réunion, le 29 septembre, un dispositif en direction des titulaires du RSA (Revenu de solidarité active). Il aura pour but, selon le président Jean-François Parigi, de « former des bénéficiaires du RSA à des métiers en tension ».
La Seine-et-Marne compte 30 300 bénéficiaires du RSA et un tiers d’entre eux, d’après ses services, serait susceptible « avec un bon accompagnement » de se former à des métiers qui souffrent de pénurie, et notamment celui de chauffeur de bus. Un premier test, basé sur des entretiens, sera proposé à 700 d’entre eux.
Obstacles surprenants
Evidemment, d’entretien en formation et en validation, ce processus va prendre du temps. D’autant plus que des obstacles surprenants se dressent sur la route des futurs conducteurs. La société Procars, établie près de Provins et active sur 5 départements, soulignait dans « La République de Seine-et-Marne » le fait qu’un conducteur qui a obtenu son permis D doit attendre entre 4 et 6 mois pour pouvoir entrer en fonction. La préfecture a répondu au journal que la DDETS (Direction départemental de l’emploi, du travail et des solidarités) traitait les demandes « en 48 heures au plus ». Le problème viendrait en fait de l’Agence nationale des titres sécurisés, dont les délais sont incertains et souvent à rallonge.
Autre problème, soulevé cette fois-ci par le député LR Jean-Louis Thiériot : il manque 100 conducteurs de bus dans le département, mais il y en a 200 qui sont inscrits à Pôle emploi… De son côté, Procars, affecté par la pénurie, a commencé par fidéliser ses chauffeurs en augmentant leurs salaires début juillet. Ce qui lui a permis aussi d’en embaucher une quinzaine de nouveaux, prouvant ainsi que la solution existe.
Crédit photos: Ika84 – GettyImages.
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