SEINE-ET-MARNE : POLICIERS ATTAQUÉS AUX « MORTIERS » DE FEU D’ARTIFICE
Dans une douzaine de villes de Seine-et-Marne, les festivités du 14 juillet ont donné lieu à des échauffourées entre la police et des bandes de jeunes. Ceux-ci ont souvent tiré des « mortiers » de feu d’artifice sur les forces de l’ordre, attirées dans des traquenards.
La même scène s’est reproduit au moins une vingtaine de fois. Dans la nuit, des pétards éclatent, attisant une forme d’inquiétude mêlée euphorie. Soudain des poubelles prennent feu. Les pompiers surviennent pour les éteindre. Des policiers les accompagnent. Et soudain des ombres, qui se faufilent derrière les voitures ou le long des murs, tirent des mortiers de feu d’artifice sur eux.
C’est arrivé à Guignes, mais l’auteur, un mineur de 15 ans, a été arrêté deux jours plus par les gendarmes de Melun. Egalement dans le secteur de Torcy, Champs-sur-Marne et Lognes, où les policiers ont eu à se sortir plusieurs fois de ce genre traquenards, mais ont interpellé dans la foulée une douzaine de personnes. Et puis, surtout, à Meaux, où l’on a compté dix attaques sur le même modèle. Un policier a été sérieusement brûlé au visage et deux individus ont été arrêtés.
D’autres incidents, apparemment moins graves, ont été à déplorer dans une série de villes : Bussy-Saint-Georges, Le Mée, Melun, Saint-Thibaut-des-Vignes, Savigny-le-Temple ou Villeparisis. A Lagny-sur-Marne, à la suite de violences, deux personnes ont été placées en garde à vue.
Une règlementation très stricte
A la suite de graves incidents en 2020 au commissariat de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), la loi avait été modifiée et durcie. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait dénoncé l’emploi de ces engins comme « armes par destination » Il avait obtenu la limitation de leur distribution.
La vente des mortiers, dont la charge puissante leur permet d’être projetés jusqu’à près de 100 km/h et d’infliger de sérieuses blessures, a été interdite aux particuliers. Elle est aussi prohibée sur Internet. De plus, les revendeurs ont l’obligation de signaler les acheteurs dont le comportement serait douteux et pourrait dissimuler un usage violent.
Trafiquant condamné
Un jeune homme, qui en revendait en fraude sur internet, a d’ailleurs été récemment localisé par les gendarmes, dans le quartier Montaigu à Melun.
Il proposait, entre autres, des lots de mortiers pour 180 euros. Il a comparu vendredi dernier devant le tribunal correctionnel, qui l’a condamné à un an de prison avec sursis. Il lui a aussi infligé une amende de 27 000 euros pour s’être livré en parallèle au commerce de cigarettes de contrebande.
Crédit photos: People Images – GettyImages.
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