SEINE-ET-MARNE : UNE PUISSANTE CYBER ATTAQUE PARALYSE LES SERVICES DU DÉPARTEMENT
L’alerte est survenue dimanche dernier, 6 novembre. Une « cyberattaque de grande ampleur » a pris pour cible les services numériques de la Seine-et-Marne, qui « ne sont plus opérationnels », selon un communiqué du conseil départemental. Il s’efforce d’en « limiter les conséquences » et de « rétablir les systèmes au plus vite ». Mais ceci devrait prendre plusieurs semaines.
Ce genre d’attaques se multiplie depuis quelques années. Récemment, le département de Seine-Maritime, la mairie de Caen ou encore, plus près d’ici, l’hôpital de Corbeil-Essonnes ont été pris pour cibles. Le résultat immédiat, c’est la paralysie des services informatiques et donc des moyens d’action du département. De plus, la coupure des réseaux est très souvent nécessaire pour éviter la propagation des « virus » utilisés par les « hackers ».
Ce qui a été aussitôt fait, « afin de protéger les données et isoler le système informatique », indique dans un communiqué publié sur Twitter le conseil départemental de Seine-et-Marne.
« Nous sommes pour l’instant isolés, précise-t-il. Nos adresses mail ne fonctionnent plus, les téléphones fixes ne sont pas reliés avec l’extérieur, le réseau internet a été interrompu. » De fait, tous les services semblent affectés, notamment les 14 maisons départementales des solidarités et les 5 000 agents de la collectivité territoriale.
Le département remplit des tâches cruciales de solidarité au service des plus fragiles. Ainsi, le versement du RSA (Revenu de solidarité active), de l’AAH (Allocation aux adultes handicapés) ou encore de l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie). Il est donc essentiel qu’il retrouve au plus vite toutes ses facultés de communication et de traitement des dossiers.
Elaborer un « plan de continuité du service public »
Le Conseil départemental s’y emploie mais, il lui faut commencer par mesurer l’ampleur des dégâts. « Une première phase d’identification des systèmes corrompus est actuellement en cours, a-t-il informé, pour évaluer les préjudices, limiter les conséquences de cette attaque et rétablir nos capacités d’agir. »
La durée de cette phase n’est pas précisée, ni le temps nécessaire à la remise en marche complète de l’ensemble du système informatique du département. On parle des « prochaines semaines ». Mais il est à craindre que le délai soit plutôt de 6 ou 8 semaines.
Dans le cas de l’hôpital de Corbeil-Essonnes, c’est qu’il a fallu pour retrouver un fonctionnement à peu près normal. En attendant, les administrés sont invités à téléphoner en cas de besoin, en se servant de numéros de portables, car les lignes fixes sont, comme on l’a dit, indisponibles.
Rançon ou non…
Dans le cas de ce centre hospitalier, un groupe de hackers avait réclamé une rançon de 10 millions de dollars pour permettre la remise en route de ses services numériques. Une tactique criminelle connue sous le nom de « rançongiciel », qui vient de l’anglais « ransomware ».
Mais dans le cas de la Seine-Maritime, aucune demande similaire n’avait apparemment été faite. S’agissant de la Seine-et-Marne, il n’y en aurait pas non plus, s’est fait répondre l’AFP (Agence France Presse).
La seule volonté de nuire peut aussi expliquer ces cyberattaques, en ces temps troublés. Une plainte a été déposée au parquet de Melun et une enquête diligentée.
Crédit photos: Shapecharge – GettyImages.
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