UN CLUB DE L’AMITIÉ QUI PORTE BIEN SON NOM
À Chevannes, près d’Auxerre, l’association du « troisième âge » a, dès le début de la crise sanitaire, multiplié les initiatives pour maintenir le lien social avec ses 216 adhérents. Francis Chamborand, le très actif président du club, s’est beaucoup investi pour lutter contre l’isolement de certains d’entre eux, en attendant des jours meilleurs.
Il a été écrit parfois, et à juste titre, que les plus jeunes, et en particulier les étudiants, étaient les « laissés-pour-compte » de la crise sanitaire. Il en est d’autres pour qui la pandémie et les mesures mises en place ne sont pas, non plus, une partie de plaisir : les seniors.
Dans les territoires à caractère rural, notamment, l’éloignement de la famille et les règles de distanciation sociale ont parfois plongé les personnes âgées dans l’isolement. D’autant que les associations du « troisième âge » ont dû suspendre leurs activités.
Dans le Sud-Est de l’Auxerrois, les membres du bureau du Club de l’amitié de Chevannes – association de séniors affiliée à la fédération Génération mouvement – ont, dès le premier confinement, mesuré les conséquences d’une inactivité brutale pour les aînés. « L’an dernier, nous avons été obligés de tout annuler : nos activités, nos repas, nos sorties et notre voyage dans le Périgord », explique Francis Chamborand, parfaitement conscient du risque pandémique. « Mais notre priorité a été de maintenir, coûte que coûte, le lien social avec nos adhérents. »
Redoubler d’attention
Régulièrement, les membres du bureau de la plus importante association de séniors de l’Yonne appellent, à tour de rôle, leurs adhérents pour « prendre des nouvelles ». « Certains d’entre eux n’ont plus leur famille à proximité ou plus de famille du tout. Ils sont contents que nous pensions à eux. Nous téléphonons systématiquement à leur anniversaire, mais aussi à Noël ou au Jour de l’an. C’est important de garder le contact ».
Une fois par mois, le président envoie une lettre, par mail ou par courrier, pour donner les dernières informations sur la situation sanitaire et sur la vie du club. À chaque anniversaire, un membre du bureau apporte une bouteille à domicile, à Chevannes, mais aussi à Auxerre, à Escamps ou à Saint-Georges-sur-Baulche, par exemple.
« Les activités de l’association leur manquent mais tout le monde prend son mal en patience. Le fait d’avoir maintenu ce contact, ce lien social, nous a aussi permis de conserver nos adhérents mais malheureusement certains clubs de l’amitié ne survivront pas à cette crise. »
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