AUXERRE : PASCAL HENRIAT, L’HOMME CLÉ
Reconduit à la tête des finances de la ville d’Auxerre par le nouveau maire, Crescent Marault, le cadre bancaire, également conseiller départemental de l’Yonne, a été élu deuxième vice-président de la communauté de l’agglomération de l’Auxerrois. Celui qui se définit volontiers comme « un homme libre, sans plan de carrière », s’apprête à devoir élaborer des budgets difficiles dans un contexte de crise économique.
En annonçant son ralliement à Crescent Marault lors des dernières élections municipales, il avait créé un mini-séisme politique dans le chef-lieu de la préfecture de l’Yonne. Dans les faits, cette décision était tout sauf une surprise tant la rupture avec Guy Férez était actée depuis plusieurs mois.
Son refus de participer à l’élaboration du dernier budget municipal avait été le révélateur au grand jour des tensions entre l’ancien maire socialiste et l’actuel président départemental du Modem . « Guy Férez et moi, nous ne nous parlions plus depuis longtemps. La confiance n’existait plus », assène Pascal Henriat, sans amertume.
L’échec de Guy Férez à obtenir un quatrième mandat consécutif des Auxerrois, « le mandat de trop », l’élection de Crescent Marault « un type travailleur au franc-parler » et l’avènement d’une nouvelle génération d’élus municipaux dont la majorité d’entre eux vivent leur premier mandat, Pascal Henriat s’y était préparé. En homme d’expériences.
« Je trouve ça très rafraîchissant de travailler avec une équipe pleine de fougue, pleine d’entrain », s’enthousiasme-t-il. Aujourd’hui, le quinqua fait office de « taulier » avec ses quatre mandats municipaux, son mandat de conseiller départemental et, maintenant de vice-président de la communauté de l’agglomération de l’Auxerrois. Une image qui l’amuse, « j’ai toujours agi en homme libre, sans plan de carrière, la politique n’a jamais été ma priorité, mon travail si car c’est ce qui permet d’avoir une indépendance politique»
Une histoire de cheval et de jockey
Ironie de l’histoire, la nouvelle majorité a dû voter le budget élaboré par l’équipe précédente, celui-là même auquel l’ex et nouveau adjoint aux finances avait refusé de prendre part.
« Nous nous sommes retrouvés dans une situation anachronique où nous devions voter en juillet un budget qui aurait dû être approuvé en décembre ou janvier », souligne Pascal Henriat. « Nous avons assuré une continuité républicaine. Une partie importante de ce budget est consacrée aux opérations Covid. Nous opérerons certainement des ajustements au cours du mois d’octobre. »
Le gestionnaire prévient d’ailleurs que, comme beaucoup de collectivités locales, les comptes de la ville ne sont pas au beau fixe avec une baisse forte des recettes et une augmentation importante des dépenses. « Avec un million d’euros liés à la crise sanitaire et 900.000 euros d’entrée d’argent en moins, il s’agit d’un budget de crise. Ce sont des difficultés auxquelles nous devons nous adapter ».
A l’instar d’un Crescent Marault qui a ajouté au mandat de Maire celui de Président d’agglomération de l’Auxerrois, Pascal Henriat se trouve désormais à la destinée des finances des deux collectivités. Une double casquette qui semble lui convenir parfaitement alors qu’il y a quelques temps encore certains voyaient en lui une option « crédible » au poste de premier magistrat de la ville.
« Crescent est le chef, je ne suis qu’un exécutant au service d’une équipe », affirme-t-il sans ambages. Et à ceux qui soulignent qu’il a misé sur le bon cheval dans cette élection municipale, Pascal Henriat répond malicieusement « peut-être que le cheval avait aussi un bon jockey… »
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