SEINE-ET-MARNE : UNE VASTE FERME SOLAIRE LANCE LA MUTATION COMPLÈTE DE LA RAFFINERIE DE GRANDPUITS
L’ancienne raffinerie de Grandpuits est en pleine reconversion. TotalEnergies y a comme objectif « zéro pétrole ». La première étape s’achève d’ici décembre prochain, avec la mise en service d’une ferme solaire de 28 hectares. Trois autres productions complèteront l’ensemble : le recyclage de plastiques ; la fabrication de plastiques alternatifs ; et celle de biocarburant pour les avions.
La vénérable raffinerie de Grandpuits, la première et longtemps la seule d’Ile-de-France, a cessés son activité en 2020.Située entre Melun et Provins, elle est demeurée un important dépôt de carburants, desservant l’est de la région jusqu’à l’an prochain. Le groupe Total a engagé la transformation complète du site, afin de le sortir de l’industrie pétrolière et de le consacrer uniquement à des productions durables.
La première d’entre elles sera donc une très grande ferme solaire, qui occupe un terrain de 28 hectares contigu aux installations pétrolières. La nouvelle centrale photovoltaïque se compose de 47 000 panneaux solaires orientables. Elle sera capable, au terme de sa montée en puissance, de fournir 25 MW, soit la consommation de 7 000 foyers. Elle se complète d’un parc de batteries, susceptible de stocker 43 MW afin de régulariser la distribution d’électricité de jour et de nuit, par beau ou mauvais temps.
Cet investissement est le signe tangible que le groupe Total anticipe la marginalisation progressive de l’industrie du pétrole. D’une part, les réserves s’amenuisent. D’autre part, comme pour les autres énergies fossiles, la protection de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique la rendent inéluctable.
L’ex-raffinerie devient du coup un laboratoire et une vitrine pour le groupe, lui permettant d’affiner sa stratégie et de manifester sa bonne volonté. Cela justifie bien un coût estimé au bas mot à 500 millions d’euros pour l’entière reconversion du site.
Les plastiques durables
A côté de la centrale photovoltaïque, dans le plan de reconversion, figure une activité de recyclage des déchets plastiques. En partenariat avec Plastic Energy, elle met en œuvre une nouvelle méthode chimique de dégradation des polymères par pyrolyse. C’est la première fois qu’elle sera développée en France, à partir de 2024, avec l’objectif de traiter 15 000 tonnes de déchets par an.
Par ailleurs, une autre unité de production, baptisée PLA (polymères d’acide lactique ou acide polylactique), proposera, à partir de 2025, des plastiques alternatifs à ceux provenant de la pétrochimie ou de la carbochimie. Ces bioplastiques sont produits à partir d’acide lactique tirée du sucre ou de l’amidon.
« Biojet »
Le 4ème volet du projet de mutation de Grandpuits est aussi le plus ambitieux. Biojet doit produire à terme 210 000 tonnes de carburant pour les avions, à partir de la biomasse (déchets végétaux), d’huiles de cuisson récupérées et de graisses animales. Il résulte d’un partenariat avec SARIA, leader européen de la collecte des matières organiques et de leur valorisation en produits durables.
Les biocarburants sont l’espoir du transport aérien pour diminuer ses émissions de CO2. Dans ce domaine, la France s’est fixé des objectifs ambitieux. La contribution de Total ne sera pas de trop.
Crédit photos: Thierry Lebrun – AdobeStock.
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