VALÉRIE PÉCRESSE N’A PAS QUE DES AMIS DANS L’OISE
Deux piliers des Républicains dans le département se sont vivement opposés en interne, à propos de l’appel aux dons lancé par leur candidate pour éponger ses dettes de campagne. C’est ce que rapporte un de nos confrères de « Oise-Hebdo », qui a pu lire leurs échanges sur le groupe de discussion des dirigeants.
Faute de passer la barre des 5 %, Valérie Pécresse se retrouve avec une montagne de dettes : 5 millions d’euros, a-t-elle précisé. Elle avait en effet contracté un emprunt, pensant avoir droit au remboursement des frais de campagne, mais pour y prétendre, il faut franchir le fameux seuil. Pour y faire face, elle a publiquement sollicité l’aide des membres de son parti, ainsi que des électeurs de bonne volonté. Elle aurait ainsi, dit-on, déjà réuni près de 2 millions d’euros.
Président des maires de l’Oise, maire d’Oursel-Maison et ancien sénateur, Alain Vasselle a relayé son appel auprès des instances locales des Républicains.
« Le comité départemental a-t-il fait un appel aux dons en faveur de Valérie Pécresse ?, a-t-il demandé. Je pense que chaque membre du comité de soutien devrait contribuer. » Il s’est engagé à le faire lui-même, ainsi que des membres de sa famille « qui ont voté pour Valérie ».
La réponse ne s’est pas fait attendre. Elle est venue de Philippe Marini, lui aussi ancien sénateur, ancien président de la commission des Finances du Sénat et maire de Compiègne depuis 34 ans, sous forme de deux phrases aussi sèches que vindicatives : « Valérie Pécresse a voulu être candidate et a pris des engagements. A elle d’assumer l’échec total de sa campagne ! »
On s’éclate chez les Républicains
Marini s’est donné de longue date l’image d’un ultra-conservateur au caractère entier et au franc-parler. Il ne la renie pas. En revanche, Vasselle s’est acquis la réputation d’un grippe-sou. Cela date en particulier de l’an dernier, parce qu’il avait fait traduire en justice la région des Hauts-de-France, ainsi que d’autres élus, pour n’avoir pas cotisé en vue de sa retraite.
A la grande fureur de son président, Xavier Bertrand, la région avait été condamnée à lui verser plus de 186 000 euros. Sa générosité envers la candidate semble en avoir surpris certains, il est vrai qu’il en a désormais les moyens. Au-delà de cette divergence entre deux hommes qui se connaissent par cœur, le second ayant d’ailleurs suppléé le premier lorsqu’il avait démissionné du Sénat, c’est l’avenir des Républicains qui se dessine en pointillé. Que vont-ils faire dans l’optique des législatives ?
Certains ont déjà rejoint les partisans du président sortant. D’autres iront-ils jusqu’à céder aux sirènes du RN ? Les réponses s’esquisseront dès la semaine prochaine, après le 2ème tour du scrutin présidentiel. Et le choix déterminant se fera en juin prochain, lors des élections législatives.
Crédit photos: Photoshot – Picture Alliance.
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