GUADELOUPE : VICTOIRES DE DHALLENNE EN « SÉRIE » ET DE LE ROY EN « PROTO »DANS LA MINI TRANSAT

C’est donc à bord de « Yacht Club Saint-Lunaire », dont il est membre, qu’Hugo Dhallenne a fini par remporter cette Mini Transat en solitaire. Il avait terminé 2^ème de la première étape, entre les Sables d’Olonne et Santa Cruz de La Palma. Il comptait alors 1h 52mn de retard sur le premier, Melwin Fink. Il avait bénéficié d’un bonus de 24 heures, comme tous les autres concurrents… à part le vainqueur de l’étape (voir ci-dessous). 

La 2^ème étape, courue après une interruption de 3 semaines à La Palma aux Canaries, faisait en théorie 2 700 miles, sans compter détours, dérives et louvoyages,  jusqu’à Saint-François. A mi-parcours, YC Saint-Lunaire stagnait dans le ventre mou du classement. Or, Dhallenne s’est aperçu que les « proto », catégorie à part, qui devançaient les « série », avaient choisi une route au sud du tracé direct. Il a pris la même option encore plus au sud, ce qui l’a fait tomber jusqu’à la 33^ème place, mais lui a permis, en contournant la zone de grand calme, d’effectuer une remontée insolente dans des alizés soutenus. Il a remporté cette étape et aussi la course  dans le temps total de 26 jours  2 heures 1minute 3 secondes.    

Son double dauphin, pour l’étape et pour la course, est un italien, Alberto Riva, qui s’était endurci plusieurs mois au centre d’entraînement pôle 6.50 de La Rochelle. A la barre de « EdiliziAcrobatica », il est arrivé en Guadeloupe avec un retard de moins d’une heure sur Dhallenne, mais il lui rendait déjà plus de quinze heures dans la 1^ère étape. Il avait aussi pris la bonne option mais sans descendre aussi bas que le vainqueur. Son temps total est de 26 jours 18 heures 43 minutes et 5 secondes. 

Le héros de la 1^ère étape

Celui qui complète le podium est Melwin Fink sur « SignforCom », à 1 heure et 37 minutes d’Alberto Riva. Ce n’est que justice, car ce débutant allemand, benjamin de la course à 19 ans, restera le héros de la 1^ère étape. Au large de l’Espagne, la flotte a essuyé une tempête et la plupart des skippers, avertis par la direction de course, s’est   réfugiés dans des ports de Galice. Fink, lui, s’est retrouvé plus au sud à la latitude de Porto, il a trouvé la mer maniable bien qu’agitée et il a poursuivie, seul, sa route jusqu’à La Palma.

Le volcan Cumbre Vieja éructait ses torrents de lave dans la mer et lui comptait déjà plus d’un jour d’avance sur les autres concurrents. Cet exploit sans précédent d’un moussaillon sans peur, sur fond de tempête et d’éruption, a fait entrer cette étape et cette transat de plain-pied dans la légende.

En proto 

Dans l’autre catégorie, celles des « proto », plus sophistiqués, véloces et coûteux,  mais qui étaient une vingtaine sur plus de 70 bateaux engagés, la victoire est revenue  à Pierre Le Roy sur « Teamwork ». Ils se sont tiré la bourre à trois, lui, Fabio Muzzoloni et Tanguy Bouroullec, pendant toute la course, terminant les 2 étapes aux 3 premières places. Le Roy avait fini 3^ème à La Palma, mais son option grand sud, jusqu’à 12° de latitude, lui a permis de déborder les deux autres dans la seconde.

Il a dû cependant traverser des paquets de sargasses et dégager régulièrement quille et safrans des algues. Il a bouclé l’épreuve en 21jours 2 heures 24 minutes et 8 secondes.   

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