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MARNE : XAVIER-GUILLAUME VALLEDOR, UN CHAMPION DE FRANCE AFFIRMÉ !

Xavier-Guillaume Valledor, 23 ans, nouvellement sacré champion de France de para-badminton se confie sur sa récente victoire et ses futurs projets sportifs.

A quel âge vous est venu cette passion pour le badminton ?

J’ai commencé le badminton à l’âge de 4 ans et demi, c’était initialement pour inscrire ma grande soeur à un club de ma région natale, qui a 5 ans de plus que moi, et finalement c’est moi qui me suit inscrit et pas ma soeur. Ma soeur a longtemps hésité, et de mon côté, petit déjà, j’ai attrapé une raquette et je suis allé sur le terrain.

J’ai commencé à Falaise (Calvados), et commencé les compétitions très jeune vers 7 ans avec les trophées départementaux. Cela m’a tout de suite plu, j’ai eu des résultats positifs et j’ai donc pu intégré les équipes régionales par la suite.

Xavier-Guillaume Valledor, champion de France en simple de parabadminton. @FFBAD

Est-ce que votre déficience auditive est un handicap sur le terrain ou en avez-vous fait une force ?

J’ai eu la chance d’être le seul français mineur à pouvoir participer aux championnats du monde en Bulgarie Handisport à Sofia. Je termine quatrième, évidemment, ma vie aurait été différente si j’avais pu ramener une médaille, les retombées auraient été différentes. J’ai, malgré tout, participer ensuite à Deaflympics, (équivalent des paraolympics mais pour les personnes sourdes), et, depuis deux ans, le collectif France sourds est entré officiellement dans le parabadminton en France. La discipline est donc reconnue pleinement.

Sur le terrain, les appareils auditifs sont interdits et la fédération insiste sur le fait que nous devons être tous égaux, le taux de perte auditive est plafonné à 40 décibels. Ma surdité permet d’aiguiser mes autres sens, j’ai donc une très bonne vue et la capacité d’analyser assez rapidement ce qu’il se passe sur le terrain. Je dis toujours que mon handicap est dans ma tête, je n’entends pas le volant claqué quand je le tape mais lors des smatchs à 250km/heure, j’ai une idée assez précise de la sensation mais je n’entends pas quand ma raquette tape le volant. C’est une force pour moi et je n’estime pas que cela m’handicape outre mesure, peut-être pour compter les points, mais je m’adapte et je m’adapterai toujours. Peut-être que dans quelques années, du à ma maladie héréditaire et dégénérescente, cela me posera plus de problèmes mais pour le moment, je profite.

Comment s’est passé la préparation pour les Championnats de France ?

Avec mes partenaires, nous nous sommes toujours battu pour être les meilleurs. J’ai eu beaucoup d’expériences dans le milieu du badminton, que ce soit à travers les petits tournois, les plus importants, en équipe ou lors des tournois inter-départementaux. Se battre pour une grosse équipe m’apportait beaucoup et me plaisait. Des Benjamins (10-12 ans) jusqu’aux Juniors (17-18 ans). A 13 ans, j’ai été contacté par un des coordinateurs de l’équipe de France sourds, Olivier Guénon, qui recherchait activement de jeunes joueurs de niveau, c’est comme cela qu’à débuter mon intégration dans le collectif France sourds qui se bat aujourd’hui pour le titre français. A l’époque, j’étais dans le top 5 régional et dans le top 100 français de ma catégorie, je fais mon chemin.

Les rassemblements venants, j’ai découvert beaucoup de choses concernant la surdité et rencontrer des gens formidables.

J’ai fais la demande pour que l’on m’accorde le statut de « sportif de haut niveau » sans vraiment avoir de réponse. Covid oblige, je ne me suis que très peu entraîné car les salles étaient fermées, mais je reste très actif dans mon quotidien. Je ne me suis quasiment pas préparé à ces championnats, cela s’est joué en quelques semaines seulement, mais elles furent très intenses. Chaque minute jouée a été précieuse.

Mes conditions de vie évoluant, je vais pouvoir à présent me consacrer davantage au badminton, à ma famille et mes amis.

Qu’est-ce que cela vous a fait d’être champion de France ?

C’est une question délicate, je ne m’y attendais pas, je n’allais pas à Carquefou pour le titre, j’avais besoin de voir du monde et retrouver le monde de la compétition. Mon grand-père m’a énormément suivi dans le badminton et était très fier de moi pour cela. Je pense que je lui dois cette victoire et je lui dédie. Le fait de devoir faire des sacrifices pendant les entraînements m’a encore une fois prouvé que j’étais passionné par ce sport et qu’il faisait partie intégrante de ma vie. Je ne suis pas à l’aise avec la notoriété, je ne sais pas comment cela va se passer mais mon mode de vie sera différent.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à de jeunes malentendants qui veulent se lancer dans le badminton et/ou la compétition ?

Je leur conseillerais de foncer, de ne pas avoir peur, le collectif France sera présent et l’encadrement en son sein est extraordinaire. Il ne faut pas rester isolé et oser pousser la porte du collectif. Pour ma part, l’Equipe de France me porte et me soutient, et c’est une des plus belles expériences de ma vie.

Crédit photos: Lana Langlois- Shutterstock + FFBAD.

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