YONNE : INTIME & SENS PIMENTE LE QUOTIDIEN DES AUXERROIS
Un vaste espace lumineux au cœur de la zone commerciale, une ambiance Cabaret avec chesterfields en velours et piano des années 1930, Rafaèle Borges a créé avec Intime & Sens, un lieu à la fois élégant et sensuel. À des années-lumière du sex-shop et son imagerie « pigalienne » un peu surannée. D’ailleurs, le lieu n’inspire aucune […]
Un vaste espace lumineux au cœur de la zone commerciale, une ambiance Cabaret avec chesterfields en velours et piano des années 1930, Rafaèle Borges a créé avec Intime & Sens, un lieu à la fois élégant et sensuel. À des années-lumière du sex-shop et son imagerie « pigalienne » un peu surannée. D’ailleurs, le lieu n’inspire aucune vulgarité. « J’ai imaginé cet endroit comme un love shop, un espace réservé à l’intimité de la personne et du couple. J’ai souhaité casser toutes les idées reçues ! », précise la dirigeante. En marketing, la sémantique est primordiale d’autant plus quand elle est susceptible de se heurter à la pudibonderie de certains.
Pourtant rien ne prédestinait Rafaèle Borges à se lancer dans cette aventure entrepreneuriale et encore moins, spécifiquement, sur ce marché. C’est à la suite d’un « burn-out » professionnel que cette ingénieur en agriculture doit se remettre en question sur les suites à donner à sa carrière. « Je souhaitais me réorienter vers la grande distribution pour retrouver un poste à responsabilité équivalente, mais je ne trouvais pas de réponses », explique la mère de famille. « Un jour, au bord d’un terrain de foot en regardant jouer nos enfants avec une amie, je lui ai dit que j’en avais tellement marre que j’étais prête à ouvrir un sex-shop, cela s’est transformée en sorte de défi et c’est comme ça que tout a commencé… », sourit-elle.
Après des recherches sur internet et une étude de marché concluante, Rafaèle Borges se rend compte que tous les indicateurs économiques sont au vert. Elle se lance à la recherche d’un fournisseur qui correspond à l’idée qu’elle souhaite développer, « des produits haut-de-gamme, non suggestifs et du glamour ». Malgré une offre sur le territoire très peu concurrentielle et un secteur en pleine expansion – « le marché du sexe et de l’intimité a explosé pendant le premier confinement, les Français se sont redécouverts » précise-t-elle – elle se heurte à la frilosité des banques peu enclines à voir leurs noms associés à tant de « subversion »… C’était sans compter sur la pugnacité de la jeune femme.
Après une dizaine de jours d’ouverture, les premiers retours sont d’ailleurs positifs. Sa clientèle : des couples de 30 à 45 ans, plutôt CSP+. « Une fois la porte franchie, c’est la première phrase qui est difficile à dire », souligne-t-elle « Les personnes qui viennent ici recherche des conseils et des articles dont ils sont certains de la provenance contrairement à internet. Un homme m’a d’ailleurs confié qu’il se sentait plus à l’aise chez moi que dans un magasin de lingerie. » Le défi serait-il en passe d’être relevé ?
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